Bel échec
Article mis en ligne le 1er décembre 2015
dernière modification le 27 novembre 2015

par Michel Foucault

tout va bien

tout s’en va

tout est perdu :

très bien...

mais que l’échec au moins

on le tente au plus juste

oui

que l’échec humain soit :

notre plus bel échec.

 

Bel échec
Édith Azam et Jean-Christophe Belleveaux
Éditions Dernier Télégramme, 2014
ISBN 978-2-917136-73-7
10,00 €

Cet ensemble de vingt poèmes est écrit conjointement par deux personnes. Elles interrogent ce qui constitue le tragique de la destinée humaine : à peine né, l’homme se dirige inéluctablement vers sa disparition certaine. Face à cet échec annoncé, que peut la parole ? Quelle parole tenter ? Une parole pour « rester debout dans le silence/ à se demander qui l’on est  ». Une parole pour retrouver un instant de bonheur en revisitant l’enfance même «  si c’est perdu tout ça  ». Une parole nouvelle qui s’éloigne de « la sale contrebande des leurres quotidiens  ». 

Les voix s’interpellent, se contredisent, ne comprennent pas. Le souffle est court, la syntaxe est désarticulée, la parole est hésitante et se met à bégayer. Une langue intense pour faire face à la difficulté de vivre sa vie même si « les mots/ ne changent rien ».

Michel Foucault