par Robert Froger
Je ne comprends pas grand-chose à ce que je suis, à ce que je dis Je m’étonne encore souvent que ces mains s’agitant devant moi soient le prolongement de cette voix intérieure qui chuchote et chuchote encore des paroles étranges Nulle histoire, nul message juste des phrases offertes que je place au milieu d’une page vide dont je pèse chaque mot, interroge chaque virgule, comme s’il en allait de la forme d’un visage qui me ressemblerait enfin |
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Nuit de peu
Cédric Le Penven
Prix international de poésie francophone Yvan Goll 2016
Tarabuste, 2015
ISBN 978-2-84587-331-5
13,00 €
Peut-être la nuit est-elle plus douce pour dire des secrets, faire des confessions ou des aveux,ces aveux qui courent tout au long du livre de Cédric Le Penven.
"Mais la nuit, la nuit aguiche / toute confidence récolte des aveux".
La nuit pour mieux voir l’être aimé, les êtres chers qui ne sont plus ou ne sont pas.
La nuit pour évoquer les espoirs, les plaisirs mais aussi les douleurs, les peurs personnelles et universelles. "... les pays de la nuit où l’amour et la mort s’embrassent goulûment".
La nuit des questions et peut-être des réponses pour mieux cerner "le temps qui nous est imparti par un dieu économe".
Ce livre n’est peut-être qu’une longue confidence sur la vie, la mort et l’espace ténu qui les sépare. "J’ai peur de trop aimer puisque tout nous quitte".
Il serait difficile de résister à l’écriture de Cédric Le Penven, de rester insensible à "cette peau perméable aux autres et au monde" mais qui croit en l’aube.
Robert Froger