tu écartes les bras le paysage s’y pose tu les replies le vert devient coupant les feuilles envahissent on ne les arrête pas dès qu’on cesse de porter le ciel il se courbe et s’enfuit et toi tu pourrais disparaître dans une mémoire ascendante chemin encore entre tes mains la sève s’applique au sourire plus fort que l’averse encercler large le village mes larmes ont de grandes enjambées ne voient que la nuit mais pas plus loin nous reviendrons avec un peu de grave dans la gorge des rossignols et quelques mots de consolation le temps entre nous le temps projette sa lumière les années se répondent souterraines et vives |
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Feuillée de verts avec retouches
Luce Guilbaud
Peinture Jean-Louis Gerbaud
Tarabuste, 2009
ISBN 978-2-84587-186-1
11,00 €
Les mots de Luce Guilbaud se posent en touches légères comme les taches d’un tableau pointilliste. À nos yeux, à notre cœur, à nos pensées de reconstituer le tableau et d’appréhender son histoire.
Toujours sur le fil de la vie, au fil du temps, au fil des saisons et de la nature, elle donne "rendez-vous aux absents", à ses proches, à sa vie.
Elle évolue dans divers paysages, diverses atmosphères. Les paroles de Luce Guilbaud, les images qu’elles provoquent en nous, sont souvent très fortes, lucides et s’imposent à nous comme des ombres persistantes.
derrière la mémoire
les sourires encore rouges
à peine alimentés par l’haleine
renouer c’est respirer
Robert Froger