Celui qui garde ses rêves
Article mis en ligne le 23 mars 2017

par Robert Froger

 

Le paysage qui reste

Poème pour mon frère défunt, Hun

Un oiseau se pose sur une petite branche.
La branche se met à bouger faiblement.
Même après le départ de l’oiseau la branche
tremble encore sans s’en rendre compte.
On dirait que la branche sanglote toute seule.
Le paysage qui reste s’obscurcit tout seul.
 

Celui qui garde ses rêves
Mah Chong-gi
traduit du coréen par Kim Hyun-ja
Bruno Doucey, 2014
ISBN 978-2-36229-060-2
15,00 €

"Celui qui garde ses rêves" est un livre qui rassemble des textes du poète coréen Mah Chong-gi, textes parus dans différents ouvrages édités entre 1980 et 2010 et traduits en français par Kim Hyun-ja.
Poète coréen exilé aux États-Unis, il est devenu un éminent médecin tout en se consacrant à la poésie. Il a su garder trace de ses racines, de ses origines, en étant citoyen de sa nouvelle patrie. "Ma maison est la terre, ou bien un bateau vide."
Sans n’être que le poète nostalgique de son pays, de sa langue, de sa famille, "(il) rêve souvent, encore, du sourire de cette île silencieuse des larmes de cette douce île qui flotterait quelque part."
Tout au long de l’ouvrage, l’eau est évoquée."Même l’eau de la rivière ne fait que partir tout le jour." L’eau, comme un symbole... pour l’errance.

Robert Froger