Ici Elle parle (et sa parole est chant) :
J’aurais aimé être une muse. Celle à qui l’on pense, celle dont on rêve, celle que l’on désire. J’aurais aimé être une muse. Celle qui donne courage, celle qui donne force, celle qui donne fierté. J’aurais aimé être une muse. Celle qu’on chante le jour, celle qu’on chante la nuit, celle qu’on chante partout. J’aurais aimé être une muse. Edith de Kotto Bass, Adj de Black So Man, Olivia de Sam Mbendé. J’aurais aimé être une muse. Sophia de Dina Bell, Aïcha de Khaled, Amida de JB Mpiana. J’aurais aimé être une muse. Cécile de Pasto, Adjatou de Pépé Kallé, Pamela de Tchico Tchicaya. Et bien d’autres encore, et bien d’autres encore…
Je suis celle qu’on n’a jamais aimée pour ce qu’elle est, mais pour |
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Elle(s)
Kouam Tawa
Éditions Lanskine, 2016
ISBN 978-2-930607-85-6
12,00 €
Un livre qui alterne deux entrées : "Ici Elle parle" (et sa parole est chant) / "Ici Elle chante" (et son chant est parole). Dans la première, la voix s’appuie sur des "j’aurais aimé" et sur tous les désirs, les rêves, les inaccessibles. La pensée, intérieure et cachée, qui permet de tenir quand la réalité oppresse, blesse et rétrécit la vie aux gestes du quotidien sans échappatoire. Dans la seconde, la voix explore cette réalité, s’engage dans la cité par la parole, demande des comptes et soulève le réel pour tenter d’y insérer plus d’humanité.
Un poète à l’écoute du long combat des femmes pour accéder à la liberté, l’égalité. Un combat perpétuel et toujours d’actualité malgré les avancées.
Un poète fraternel. Des textes à mettre dans toutes les mains pour continuer d’avancer justement.
Patrick Joquel