je marche avec, contre, à la suite ou à rebours des autres et de moi-même dans l’alerte de l’amour et le difficile du temps vers une bourrasque brusque, une spirale de nuit, un tourbillon d’air, de peaux et de visages dans le brassage de l’intime des bras qui balancent, entre le pas mammifère et la cadence de l’esprit à l’assaut de son éternité, épaules accompagnant le lancé des rotules, la pliure des pieds, la pose assurée des talons, qui tiennent à la terre et à tout ce qui s’active de muscles, de tendons et de sang sous la chair. |
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Il y a des choses que non
Claude Ber
Bruno Doucey, 2017
ISBN 978-2-36229-141-8
14,50 €
Pour titre de son livre, Claude Ber choisit une phrase qu’elle emprunte à sa grand-mère, résistante, "Il y a des choses que non", signifiant ainsi les limites de ce que l’on peut accepter.
Dans tous les textes, qu’ils évoquent l’image du père, résistant lui aussi, qu’ils évoquent la guerre d’Algérie à travers les yeux et les oreilles d’une enfant, l’auteure, ou qu’ils s’interrogent sur la mort, il est toujours question de résistance, de défense de l’humain, de défense de l’autre et surtout de l’humble, du maltraité, pauvre ou migrant. L’important est de garder les yeux ouverts, d’être un éternel révolté "car mon espèce est une espèce qui détruit sa propre espèce".
C’est un livre d’amour, de solidarité envers l’autre. "Sauf d’aimer, du reste je suis lasse."
Robert Froger