J’ai choisi pendant l’été de vous inviter dans mes carnets. Dans mon dernier chantier d’écriture. D’aller à la rencontre d’enfants d’ailleurs qui pour une grande part de leur vie, ne mènent pas une vie d’enfant.
Chaque quinzaine, du 1er juillet au 15 septembre, vous découvrirez un nouveau poème.
Luis (Colombie)
et offre son sourire…
© Alain Boudet, inédit |
Et toujours ce poème de Joëlle Brière, en fil rouge pour l’été…
Je vous écris encore tenue par les pages d’un livre.
Un livre qui fut écrit et qui s’écrit encore avec moi.
Un livre qui s’écrira demain pour quelqu’un d’autre.
Il en est ainsi de toute lecture. Elle va avec qui va avec elle. Plus encore elle devient ce qu’on la fait devenir.
L’auteur et le lecteur sont le pair et l’impair de ce consentement de mots en convois
sur les pages.
L’un n’existant que parce que l’autre est là. L’autre ne s’augmentant que parce que l’un osa.
Parfois, dans les entrelacs de ce commerce solaire ils se rencontrent. Ils entament alors une frêle rivière.
Elle prolonge leurs songes et leur sang.
Ils en labourent les tumultes. Ils les éclairent d’un lit d’herbes, d’un cantonnement de pierres.
Et puis ils se regardent dans les feuillages de la chair.
Et ils entament un nouveau livre.
Joëlle Brière
Lettres sous silence
© La Renarde Rouge, 2007