Une image : le murmure des murs…
Article mis en ligne le 22 mars 2018
dernière modification le 12 novembre 2019

par Alain BOUDET

Voici une photo prise à Carnac, en Bretagne.
En cliquant sur l’image en bas de page, vous l’afficherez en grand sur votre écran.

Une petite contrainte : trois mots à placer : cri, mur, couleur(s).

Envoyez vos textes à La Toile de l’Un.
Ils seront lus, et certains trouveront leur place sur cette page…
Certains des textes sont le fruit d’un travail d’atelier d’écriture mené par Marilyse Leroux.



Le murmure des murs…

 

 


La porte est close sur ses secrets
Le jardin reste immobile
dans la fraîcheur du soir
Les arbres projettent leur couleur pourpre
sur les murs de la maison
La terre fraîchement retournée
retient quelques arbustes
dont l’or des feuillages
éclate dans la pénombre
Des roses blanches fatiguées
s’appuient contre la façade
dernier éclat de lumière
sur un décor mélancolique et flamboyant à la fois
Cris de douleur d’un peintre
au cœur déchiré ?
Larmes de sang d’une maison
au bonheur disparu ?
La porte reste close sur ses secrets.
 
© Blanche Bourdier


Embarras / embrouillaminis / vomissures

Lavis / Jets / Éclaboussures
Cris inaudibles fracassés sur un mur
La porte ne s’ouvrira pas
Insensible aux assauts aux injures
Diluée derrière les couleurs / les griffures
Le refus / l’impensé / la souillure.
 
 
© Brigitte Raoult

 

Elle est partie
Sans un mot
Sans un bruit
Elle a fermé la porte
Sur ses espoirs déçus
Et la pluie a brouillé
Sur le mur de crépi
Les couleurs déposées
Comme un ultime cri.
 
© Chantal Plaine


On laisse des portes
derrière soi
barrées de cris
couturées de cicatrices

Parfois en surimpression
les couleurs dégoulinent encore
sur ce qui fut vécu

Alors on reste là
à regarder les murs
à l’affût de quelque chose
que l’on ne saurait dire.

© Marilyse Leroux


Comme seule armure
Contre le gris des cris
Ma palette murmure
Ses couleurs, écrit
Sur le mur l’essentiel
De paroles arc-en-ciel

© Mireille Sepaser


Contre les murs
c’est toujours
l’espoir
aux mille couleurs
qu’on fusille
dans un cri
éclatant l’espace
de sa force.

© Jean-Noël Guéno


Seront-ils lus ?
seront-ils mûrs nos poèmes ?
La couleur a débordé
entre ciel et terre...
Et le rosier lance
sa hampe vert-de-cri.
Voici nos traces
de main, de faim, de rêves...
C’est le printemps qui danse
sur nos murs mitoyens !


© Isabel Asunsolo


Tes doigts encrent les murs de ton enfance
tu malaxes tu façonnes tu jettes tu harmonises
les couleurs de tes espérances
Que ton cri d’allégresse jaillisse !


© Mylène Joubert


Tu n’as jamais quitté ce hameau
dont tu as perdu le nom.
Les pluies ont-elles effacé le cœur et
son cri gravés au mur de pierres ?
La mémoire fane les couleurs des printemps anciens,
les visages en allés
et la résonnance des pas qui s’éloignent

© Gérard Cousin




Au-dedans de leurs murs
Les jardins se retranchent
Se croyant à l’abri
Des cris et des murmures.
Un seul d’entre eux,
Avec un surplus d’ardeur,
offre ses couleurs
à la joie des marcheurs.

© Cécile Gagnon


À travers le mur
crayonné de couleurs,
je crois entendre
le cri des enfants en liesse.

Derrière le mur bariolé,
barbouillé de mille fleurs,
derrière la porte de bois,
je crois entendre
la rumeur de la mer
emprisonnée

et l’allégresse
des gamins joyeux
qui chantent en choeur,
qui parfois chuchotent.

Leur murmure de joie
effleure la voix
rauque et triste
de mon coeur emmuré
de pierre ou de pleurs.

© Alix Lerman Enriquez


et s’il avait tellement plu
que l’arc-en-ciel aurait fini
par perdre ses couleurs

et s’il avait coulé lentement
sans un mot sans un cri
sur un mur et sur une porte

et si la porte s’ouvrait enfin
sur de nouveaux horizons
et que les fleurs juste à côté
en pleurent de jalousie…

© Georges Cathalo





Tableau dernier cri :
« Au bonheur des randonneurs ».

Le printemps a repeint
Le vieux mur délabré
Aux couleurs des beaux jours.

© Viviane Rouquayrol




En voulant faire le mur
un kaléïdoscope a perdu ses couleurs
au cri de "Tonnerre de Brest !".

© Christine Berge


Couleurs en pagaille sur mur lisse et tranquille,
Teintes chamarrées, puissance de la pierre, comme les deux faces d’une même
Réalité. Une façade pour mieux
Dire et sentir...
À l’aune d’une forteresse, tout est-il
Noir ou blanc ? Ou les tons éphémères et
Volatils trouvent-ils quelque subtil
Terreau ? Devant la fresque libertaire l’amoureux
Transi s’évade en mille pensées et sourit en son
Intimité. L’amoureuse craintive, sans dire mot,
Serre son bras sous celui de son
Autre. Les passants impatients soupirent ou
Pressent le pas, paix à leurs âmes
Ennuyées... Suffirait-il d’un cri
Poussé, à l’improviste, pour que les
Couleurs dégoulinent et se mélangent,
Subreptices ? Malice
Vitale de la juxtaposition des temps et des
Teintes.

© Emilie Voillot


Un chemin

de ceux qui ne
mènent nulle part

Chemin improbable
rêvé

Soudain
le mur

devant

Avalanche
de couleurs

Une porte
discrète
qui n’ose dire
son nom

La pousser
pour entrer dans un lieu
sans cri

Murmures des couloirs

Un jardin, un autre
celui de Minuit

En plein jour

Là où le temps
s’est suspendu

© Marianne Girault