Trois saisons et demie
Article mis en ligne le 1er octobre 2018
dernière modification le 11 septembre 2018

par Michel Foucault


Courir sous la pluie
dans la pluie

on est en eau dehors et dedans
en nage
dans cette onde du corps et du large
que l’on fend

Trois saisons et demie
Jacques Morin
Éditions Jacques Renou- Atelier de Groutel, 2017


Le thème de la promenade au fil des saisons n’est pas une nouveauté surtout dans le domaine poétique. Tant de mots ont été écrits et répétés sur le sujet. Comment écrire sur le plaisir sans cesse renouvelé du marcheur devant les variations du paysage en sortant des mots rebattus ? Comment parler de la « nature qui fait son cinéma » en dehors des clichés ? « Moins facile d’écrire sur la magnificence/que sur le désarroi/la nature rieuse que le ciel plombé ».

Nul romantisme dans l’approche de Jacques Morin. La marche est avant tout action physique. Le corps est mis à contribution, il lutte, il sue, il souffle. Ce rapport direct aux éléments permet au promeneur d’accueillir le moindre frémissement, la moindre variation météorologique comme autant de sources d’émerveillement.

Michel Foucault