Alors que partout en France, on se prépare à commémorer l’armistice de 1918 et la fin de cette guerre que l’on qualifia de "Grande", sans doute à cause du nombre de ses victimes, chaque jeudi de ce mois de novembre 2018, à 8 heures, vous pourrez lire ici un poème qui évoque la guerre, ses drames, et, enfin, la paix…
Encore autre chose…
Le définitif n’existe pas.
Tout n’a pas été fait.
Ingénieurs ! toutes les forces n’ont pas été employées :
cherchez-en d’autres.
Généraux ! toutes les tactiques n’ont pas été trouvées :
cherchez-en d’autres.
Les 400* sont meilleurs que les 420* : c’est bien mais ce n’est pas assez, ce n’est qu’un perfectionnement.
Perfectionner est bien !
Créer est mieux.
Pourquoi ne regardez-vous que dans la direction
où regardent les autres ?
Ex : POURQUOI L’ENGIN SUPÉRIEUR À UN CANON
NE SERAIT-IL PAS AUTRE CHOSE QU’UN CANON ?
Cherchez autre chose
toujours autre chose
encore autre chose
Pierre-Albert Birot
* le 400 et le 420 étaient des canons utilisés pendant la guerre de 1914-1918.
Mon général, votre tank est puissant.
Il couche une forêt, il écrase cent hommes.
Mais il a un défaut :
Il a besoin d’un conducteur.
Mon général, puissant est votre bombardier,
Plus vite que l’ouragan, plus fort que l’éléphant.
Mais il a un défaut :
Il lui faut un mécanicien.
Mon général, on peut tirer beaucoup de l’homme.
Il sait voler, il sait tuer.
Mais il a un défaut :
Il sait penser.
Bertolt Brecht
Deux poèmes extraits de On n’aime guère que la paix
Anthologie réunie par Jean-Marie Henry et Alain Serres pour les éditions Rue du Monde, 2003 ©
Prochain poème, le 29 novembre.
Et ici, une bibliographie "Guerre et paix" dont les titres sont disponibles au Promenoir de poésie contemporaine à la Médiathèque Les Mots Passants, à La Suze (Sarthe).