Sur les murs, la poésie s’invite à Lisbonne.
Comme ici, sur les hauteurs de l’Alfama, le plus vieux quartier de la ville…
Être poète, c’est être supérieur, c’est être plus grand
que tous les autres hommes !
Mordre comme donner un baiser !
C’est être un mendiant et donner comme si on était
Roi du royaume de la douleur et au-delà de la douleur !
C’est avoir mille désirs de splendeur
et ne pas savoir qu’on la désire !
C’est avoir en soi une étoile qui brûle,
c’est avoir des griffes et des ailes de condor !
C’est avoir faim, avoir soif d’infini !
(c’est avoir) comme heaume, des matinées d’or et de satin…
C’est condenser le monde en un seul cri !
Et c’est t’aimer ainsi, éperdument…
Tu es âme, sang et vie en moi
et je le dis en chantant à tout le monde !
Lu à Lisbonne le 17 septembre 2018…
Florbela Espanca, poète portugaise née Flor Bela de Alma da Conceição en 1894 et morte à 36 ans.
Merci à Luisa pour son aide précieuse à la traduction…