1945
1965
1971
1973-1982
Petites campanules Matsuo Atsuyuki |
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Je ne peux le croire
Dominique Chipot
Préface d’Ysabelle Lacamp
Bruno Doucey, 2018
ISBN 978-2-36229-200-2
16,00 €
Avec "Je ne peux le croire", Dominique Chipot, haïjin (auteur de haïkus) et grand spécialiste du haïku, nous propose une anthologie sous-titrée "Fukushima Nagasaki Hiroshima". Tout est dit. Une manière de remonter le temps nucléaire : plus de cent poètes japonais, victimes, observateurs, militants pour témoigner de cette horreur.
Les haïkus et tankas traduisent, dans leur simplicité et leur brièveté, comment les bombes ou le tsunami et ce qui suivit, ont modifié, meurtri le quotidien du Japon.
Une vague océanique
dans la forêt
— un hamac se balance
(Mariya Marie)
Le doigt d’un gamin
brûlé qui montre le ciel
parmi les décombres
(Kosaki Teito)
Une partie de l’ouvrage, peut-être la plus émouvante, est consacrée au poète Matsuo Atsuyuki qui perdit, à Nagasaki, sa femme et trois de ses quatre enfants. On y voit comment, au long des années, la vie toute entière de ce "rescapé" a été consacrée au témoignage d’un combattant de la paix.
Tous ces haïkus, ces tankas sont autant de cris calmes mais déterminés contre l’oubli, une tentative de protection et de plus jamais ça. Désespérée ?
Dans cet amas de
corps morts il y a encore
quelques morts qui vivent
(Dake Shintarô)
Robert Froger