Pour que la poésie vous accompagne …
Un poème à lire et à entendre.

 

À cloche-pied

Elle joue à la marelle
ou à l’élastique
ou à la corde à sauter.
Elle joue aussi au foot
où se mêlent garçons et filles.

À la marelle,
elle gagne toujours,
elle qui depuis longtemps
en sait plus que les autres
sur la Terre, le Ciel et surtout l’Enfer.
Elle qui à cloche-pied
a déjà franchi
trente-six frontières.

 

Yves Pinguilly
Mon pays en partage
© Rue du Monde, 2016

 

Écoutons Marion nous lire ce poème…

 

 


......

J’écoute Istanbul les yeux clos,
Là-haut viennent alors les oiseaux,
Nuées après nuées, huées après huées ;
Dans les darses on tire les filets,
les pieds d’une femme caressent l’eau,
J’écoute Istanbul les yeux clos.

J’écoute Istanbul les yeux clos,
Tout frais le Grand Bazar,
Grouillant de monde Mahmutpacha,
Des pigeons plein les cours ;
Les marteaux sonnent dans les docks,
Parfums de sueur dans l’air pur de printemps,
J’écoute Istanbul les yeux clos

J’écoute Istanbul les yeux clos,
Passe une fille sur le trottoir,
Jurons, chants, chansons, appels ;
Tombe quelque chose de sa main,
Peut-être une rose,
J’écoute Istanbul les yeux clos.

.......
 

 

 

 

 

 

 

Va jusqu’où tu pourras
Orhan Veli
Traduction du turc : Elif Deniz et François Graveline
Édition : Bleu autour pour la traduction française
Deuxième édition en mars 2017- Première édition en mars 2009
ISBN : 9782358480857

Orhan Veli (1914-1950) est une figure marquante de la poésie turque moderne. Né quelques années avant l’effondrement de l’Empire ottoman, le poète accompagnera avec enthousiasme la nouvelle République d’Atatürk. Celle-ci apporte un vrai bouleversement en Turquie (l’alphabet latin remplace l’alphabet arabe, l’ancien ottoman est supplanté par la langue turque, plus simple et compréhensible par tous).

Le poète rejette le maniérisme grandiloquent de la poésie traditionnelle ottomane. Avec le courant « Étrange », il crée une nouvelle poésie qui ne s’adresserait plus à une classe bourgeoise élitaire mais « aux hommes qui gagnent leur droit de vivre au prix d’une lutte incessante ». Sa poésie écrite dans la « langue du parler » utilise des mots ordinaires. Elle prend place dans la vie. Orhan Veli pêche, nage, aime, boit, il arpente les rues, celles d’Istanbul et d’Ankara. Qu’ils évoquent l’enfance, le printemps, la mer, les femmes, les poèmes de Orhan Veli constituent des rues ouvertes à toutes les rencontres.

36 ans à vivre, 26 ans à écrire, la trajectoire de Orhan Veli est fulgurante. Plus d’un demi-siècle après sa mort, son œuvre est aujourd’hui très populaire en Turquie, comme en France, celles de Prévert ou de Desnos. Cette nouvelle édition rassemble tous les poèmes en vers libres de ce grand poète européen du XXe siècle.

À (re)découvrir immédiatement.

Michel Foucault

SPÉCIAL RENTRÉE DES CLASSES
Article mis en ligne le 2 septembre 2023
par Marion Boudet par

Voici une petite sélection "SPÉCIAL RENTRÉE DES CLASSES"

Voici les petites nouveautés du promenoir de poésie Alain Boudet pour cette rentrée des classes.
Cliquez sur chaque image pour accéder à sa fiche de lecture.

* Bonne découverte *