Dé-camper
Article mis en ligne le 15 avril 2021
dernière modification le 23 mars 2021

par Michel Foucault

Nomade.
Le mot la réconforte : perspective d’une identité la moins définie possible.
Elle ne veut plus de maison même si parfois elle tente
encore une projection : une hutte transparente posée au
cœur d’une forêt, une circonférence parfaite pour vivre
l’amour qui va et vient sans commencement ni fin.

Dé-camper
Florentine Rey
Éditions Gros Textes, 2018
ISBN : 978-2-35082-397-3
9,00 €

«  Elle ne va plus faire le ménage./ Elle peut se passer du tiroir à chaussettes. /Elle stocke ce qu’elle veut garder dans un grenier qu’on/ lui prête ; livres, vêtements, quelques meubles./ Elle rend les clés de l’appartement ». « Son projet : mettre l’essentiel dans une valise et partir le plus loin possible de la ville, du béton, du plastique, des corps à la mode  ».

Dé-camper pour réclamer un peu d’intimité. « Elle attend un autre rôle que mère, maîtresse, pute,/ vierge ou femme à l’enfant ». Dé-camper pour se désencombrer de tout ce qu’elle sait ne pas être elle, pour tenter d’aller se trouver ailleurs. Seule.

Dé-camper pour aller camper dans le sud de la France. Une grande voiture, une tente, un carnet, un crayon, « une assiette, un bol et trois couverts suffiront ». Camper pour « rétrécir l’habitation et retrouver de l’espace à l’intérieur de soi pour penser, créer  ».

Avec Dé-camper, Florentine Rey nous entraîne dans un émouvant voyage et dans la quête intérieure d’une femme qui décide de changer de vie. « Ce qu’elle veut ? Une vraie place dans le monde  ». Bouleversant.

Michel Foucault