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Diane Glancy est née en 1941, à Kansas city dans le Missouri d’un père Cherokee et d’une mère de descendance Anglo-Allemande. Elle a été longtemps une artiste en résidence pour le STATE ARTS COUNCIL d’Oklahoma. Plusieurs de ses livres relatent cette expérience. Aujourd’hui elle enseigne au Macalester College de St-Paul dans le Minnesota, où elle est professeur dans le département d’Anglais, elle enseigne la poésie, l’écriture et la création tant dans le domaine de la fiction que dans celui des scripts ou du théâtre, elle donne des cours et anime des séminaires de littérature Indienne. Elle a reçu de nombreuses récompenses, prix et distinctions pour ses écrits poétiques comme pour ses récits de fiction ou ses écrits théâtraux. Ecoutons-là ... " Je suis venue à l’écriture de poésie parce que les voix de mes ancêtres me manquaient. Je suis née entre deux cultures, Européenne et Indienne. Mon père avait quitté son environnement Cherokee et les siens pour trouver du travail pendant la dépression des années trente. Il s’est marié à une femme de descendance Anglaise et Allemande. Il disait que nous devions vivre dans ce monde, en cela il signifiait que nous ne devions pas regarder en arrière mais aller de l’avant. Je n’ai pas été élevée auprès de ma famille Cherokee, et je me suis mise à écrire pour remplir les cases vides de cet héritage, cases où la connaissance de la culture Cherokee aurait du se tenir. |
A mes débuts, il y a à peu près vingt cinq ans, personne ne s’intéressait aux auteurs Indiens. Puis, quand le multi-culturalisme fût promu aux U.S.A, les seules voix Indiennes que recherchaient les éditeurs, étaient celles parlant des Plaines, les chasseurs nomades des bisons, les tipees et les coiffes de plumes. Les Cherokee étaient des fermiers cultivant le maïs. Ils élevaient des animaux domestiques : vaches et cochons. Je n’avais jamais vu à l’époque de tipee ou de bison. Les parents de mon père vivaient dans des huttes. Le maïs était l’aliment de base, pas le bison. Ce fut donc plus tard qu’une place fut faite à mes ouvrages. Mais pas avant que les éditeurs ne réalisent que les types de cultures Indiennes étaient différentes entre elles, et qu’il existait de nombreuses tribus. Alors je pus enfin trouver les voix perdues de mon héritage Indien, ce qui me permit d’abandonner l’imaginaire stéréotypé de mes écrits.
Mes paysages sont les prairies d’Oklahoma : les grandes étendues d’herbe haute. J’aime aussi beaucoup la route à perte de vue, dans la campagne, ce parce que je voyage souvent sur le couloir central, l’axe nord-sud qui traverse les U.S.A. Je vis dans le Minnesota depuis maintenant dix sept ans parce que j’enseigne dans une université de cet état. Je retourne souvent à Kansas-city, où mon père s’est installé pour travailler il y a si longtemps. C’est là qu’il est enterré, mes deux parents y sont enterrés. Le langage écrit est apparu tard pour les Indiens d’Amérique, mais c’est le véhicule que j’utilise pour tracer mon chemin." Diane Glancy |
Primer of the obsolete
Jut a word into the silence
It was not the same sound running over us
My wife (meal maker for me) ) a-g(w’)-s-ta’-yu-hv-s-gi’ It was a wave sort. A nothing at the rim. Something at the core. A switch from being watched. |
Amorce de désuétude
Avancez un mot dans le silence
Nous n’entendions pas le même son autour de nous
Ma femme (prépare le repas pour moi) a-g(w’)-s-ta’-yu-hv-s-gi’ C’était une sorte de vague. Rien au bord. Quelque chose au centre. Un changement d’où être regardé. |
The Great Spirit’s Wife He led the way up a great ladder of small clouds, and we followed him up through an opening in the sky. He whom we followed took us to the Great Spirit and his wife, and…. I saw they were dressesd like Indians. Then he whom we followed showed us his hands and feet, and there were wounds in them which had been made by the whites when he went to them and they crucified him.
Kicking Bear in a speech
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La femme du Grand Esprit
Kicking Bear ( Ours Qui Frappe ) dans un discours
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Crows There were three crows in the morning grass wiping the underside of their wings with dew. The back of their heads like Indian hair, their shoulders holding out their feathers. You think at first they’re three dark spirits transformed by the wetness of light after their nightshift. They’re cleaning the coal dust and soot from their wings still black at dawn. they wipe their bodies with their own tongues. They lick the fire out. |
Crows Il y avait trois corbeaux sur l’herbe matinale qui se frottaient le dessous des ailes avec de la rosée. L’arrière de leur tête est pareil aux cheveux des Indiens, les plumes de leurs épaules bien tendues. A première vue vous pensez à trois esprits sombres métamorphosés par l’humidité de la lumière après leur périple nocturne. Ils débarrassent leurs ailes, toujours noires à l’aube, de la poussière charbonneuse et de la suie . Ils se nettoient le corps de leur propre langue. Ils lèchent le feu qui sourd |
Traductions et commentaires de Béatrice Machet